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Guerre Israël-Hamas : le point sur la situation du jeudi 15 février

Retrouvez ici notre point de situation publié hier.
De nouvelles frappes israéliennes meurtrières ont visé, jeudi 15 février, le sud de la bande de Gaza, où Israël a promis de mener une « puissante » opération terrestre dans la ville surpeuplée de Rafah malgré les pressions internationales qui se multiplient de jour en jour. Le ministère de la santé du gouvernement du Hamas a fait état d’un bilan de « 112 morts » dans la nuit de jeudi à vendredi à travers la bande de Gaza.
Après plus de quatre mois de guerre contre le Hamas à travers le territoire palestinien assiégé, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, veut maintenant détruire le « dernier bastion » du mouvement islamiste à Rafah, devenue l’ultime refuge pour des centaines de milliers de civils qui ont fui les combats.
Israël a dénoncé jeudi la requête « injustifiable » déposée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire de l’ONU. Dans cette requête, Pretoria accuse l’Etat hébreu l’accuse de « génocide » à Gaza.
L’armée israélienne a annoncé, jeudi, mener une opération dans un grand hôpital assiégé du sud de la bande de Gaza, où auraient, selon elle, été retenus des otages du Hamas et où des médecins décrivent une situation désespérée. Cerné par les combats entre l’armée et le mouvement islamiste palestinien, l’hôpital Nasser de Khan Younès, le plus grand du sud de Gaza, a accueilli des milliers de civils fuyant la guerre, dont l’évacuation a commencé ces derniers jours, sous les bombes.
Selon l’armée, il s’agit d’une « opération ciblée et limitée » dans l’hôpital, après qu’elle a reçu « des renseignements crédibles » indiquant que le Hamas y avait retenu des otages « et qu’il y aurait peut-être des corps d’otages » sur place.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des scènes de chaos dans l’hôpital, comme des secouristes tentant d’emmener en lieu sûr des patients du service orthopédique qui semble avoir été atteint par une frappe, ou des gens qui marchent à travers une allée étroite pour tenter de fuir l’hôpital.
Le ministère de la santé du gouvernement du Hamas a affirmé vendredi craindre pour la vie de six patients en soins intensifs et de trois nourrissons dans la maternité de l’hôpital par manque d’oxygène, les générateurs électriques s’étant arrêtés.
Le président américain a rappelé au premier ministre israélien lors d’un appel, son opposition à une opération militaire israélienne à Rafah n’assurant pas la sécurité des civils, selon un communiqué diffusé jeudi par la Maison Blanche. Joe Biden « a réitéré sa position sur le fait qu’une opération militaire ne devait pas avoir lieu sans un plan crédible et réalisable assurant la sécurité des civils à Rafah ».
Lors de cette conversation, le démocrate a également « réaffirmé son engagement à travailler sans relâche pour assurer la libération de tous les otages dès que possible ». Selon Israël, 130 otages sont encore détenus à Gaza, dont 30 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées sur son territoire le 7 octobre.
Après sa conversation avec Joe Biden, Benyamin Nétanyahou a rejeté jeudi soir toute reconnaissance internationale d’un Etat palestinien hors du cadre d’une reprise de négociations de paix israélo-palestiniennes, en réaction à un plan évoqué par le quotidien américain Washington Post.
« Une telle reconnaissance, à la suite du massacre du 7 octobre, offrirait une énorme récompense à un terrorisme sans précédent et empêcherait tout futur accord de paix », a affirmé le premier ministre israélien sur son compte X.
Le journal rapporte que l’administration Biden et plusieurs pays arabes alliés des Etats-Unis travaillent à un plan global destiné à établir une paix israélo-palestinienne durable après la fin de la guerre entre Israël et le Hamas. Ce plan prévoirait un cessez-le-feu « d’une durée d’au moins six semaines », la libération des otages israéliens, ainsi qu’un calendrier pour l’établissement à terme d’un Etat palestinien, une perspective rejetée par le gouvernement Nétanyahou.
Le Washington Post cite des responsables américains et arabes qui espèrent un accord avant le 10 mars, date de début du ramadan. Ce plan pourrait faire l’objet de discussions à la Conférence de Munich sur la sécurité, qui s’ouvre vendredi, selon ses promoteurs.
L’Union européenne a « condamné » jeudi la démolition par Israël de la maison d’un militant palestinien à Jérusalem-Est, secteur de la Ville sainte annexé par Israël, dénonçant « une violation du droit humanitaire international ».
Fakhri Abou Diab, engagé depuis des années contre les démolitions de maisons palestiniennes, a annoncé que des « agents des forces israéliennes » avaient démoli mercredi matin la maison qu’il habitait depuis trente-huit ans près de la Vieille Ville. Une partie de la maison datait d’avant 1967, année au cours de laquelle Israël a annexé Jérusalem-Est, où se trouvent des lieux saints juifs, chrétiens et musulmans.
« Nous exhortons Israël à cesser de démolir les maisons palestiniennes, y compris dans cette zone sensible adjacente à la Vieille Ville. La priorité doit être pour tous de désamorcer une situation très tendue », a insisté cette porte-parole dans un communiqué. De leur côté, les Etats-Unis ont également condamné mercredi cette démolition, estimant que de telles actions « nuisent à l’image d’Israël dans le monde ».
Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a dit jeudi croire encore « possible » la conclusion d’une trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas et la libération des otages. « Nous sommes très concentrés sur cela et je crois que c’est possible », a déclaré M. Blinken au cours d’une conférence de presse commune avec le premier ministre albanais, Edi Rama, à Tirana.
« Nous sommes actuellement en train, avec nos homologues du Qatar, d’Egypte et d’Israël, de travailler là-dessus, très intensément, dans le but d’essayer de trouver un accord », a-t-il poursuivi. Il y a « des problèmes très, très difficiles qui doivent être réglés », mais « nous sommes déterminés à faire tout ce que nous pouvons pour aller de l’avant et voir si nous pouvons parvenir à un accord », a ajouté le secrétaire d’Etat américain.
Le premier ministre britannique, Rishi Sunak, a dit jeudi à son homologue israélien, Benyamin Nétanyahou, que négocier une trêve humanitaire dans la bande de Gaza était une « priorité immédiate pour permettre la libération en toute sécurité des otages et pour faciliter l’acheminement d’une aide beaucoup plus importante à Gaza, conduisant à un cessez-le-feu durable à plus long terme », selon Downing Street.
Il « faut faire davantage » pour assouplir les restrictions sur les fournitures d’aide et garantir que l’ONU et les agences humanitaires puissent atteindre les civils dans le besoin dans toute la bande de Gaza, a ajouté M. Sunak.
De son côté, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a appelé jeudi à un cessez-le-feu dans la guerre entre l’armée israélienne et le Hamas à Gaza, dénonçant une « punition collective » infligée aux Palestiniens, dans un discours lors d’une réunion, au Caire, du conseil de la Ligue arabe sur le conflit à Gaza.
Soixante-douze des quatre-vingt-dix-neuf journalistes et employés des médias tués dans le monde en 2023 sont morts « dans des attaques israéliennes sur Gaza », où Israël est en guerre contre le Hamas, un des pires bilans dressés chaque année par le Comité de protection des journalistes (CPJ).
Cette association basée à New York, financée par des dons privés et qui dénonce depuis quarante ans les meurtres, les emprisonnements, les violences, les censures et les menaces contre les journalistes, dénombre jeudi dans son rapport annuel une hausse de 44 % sur un an du nombre de professionnels de la presse tués sur la planète.
Sur les quatre-vingt-dix-neuf morts en 2023, « l’immense majorité [soixante-douze] étaient des journalistes palestiniens tués dans des attaques israéliennes sur Gaza [alors] que, par contraste, hors de ce conflit, vingt-deux journalistes et employés de médias ont été tués dans dix-huit pays », s’alarme le CPJ. Les « journalistes à Gaza sont des témoins en première ligne », relève la patronne du CPJ, Jodie Ginsberg, citée dans le rapport.
Le Monde avec AFP
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